Printemps des Arts de Monte-Carlo

Ma fin est mon commencement. C’est le titre que Bruno Mantovani, nouveau directeur artistique du Printemps des Arts, a choisi de donner à ce grand rendez-vous international, qui s’inscrit résolument dans la modernité.

C’est donc à un voyage à travers le temps que je vous convie, le temps « universel » mais aussi le temps spécifique à chaque créateur. En effet, c’est l’analyse de l’évolution stylistique d’un compositeur au fil de sa vie qui nous permet de véritablement cerner sa personnalité. Les premiers essais de Sergueï Prokofiev sont-ils déjà du Sergueï Prokofiev ? Comment définir le langage de Claude Debussy dans ses dernières œuvres pour piano ? Quelle est la trajectoire esthétique de Johann Sebastian Bach dans ses pièces d’orgue ? Pour paraphraser le rondeau de Guillaume de Machaut qui donne son titre cette année à la programmation du Printemps des Arts, la fin d’une période créatrice est souvent un commencement, la création étant une succession de
cycles. Le programme ainsi que les nombreuses conférences et tables rondes qui seront proposées permettront d’appréhender largement cette thématique ainsi que toutes celles abordées, comme l’écriture pour quatuor à cordes ou l’identité de la musique russe.

L’Arménie sera célébrée à travers plusieurs concerts lors desquels nous pourrons apprécier la vitalité artistique de ce pays où tradition et modernité ont toujours fait bon ménage. Cette nation à l’Histoire millénaire et au destin souvent tragique est un vivier de créateurs originaux. Les œuvres du plasticien
 Sergei Parajanov donneront lieu à une exposition et son film fascinant et envoûtant Sayat Nova sera présenté au public du festival. Le ballet Sept, les anges du Sinjar composé par Aram Hovhannisyan et Michel Petrossian et chorégraphié par Michel Hallet-Eghayan rendra hommage à la culture yézidie, persécutée au long des siècles jusqu’à aujourd’hui.

Certains concerts seront suivis de moments conviviaux où les artistes et le public pourront se retrouver, échanger sur ce qu’ils ont partagé et assister dans un contexte informel à d’autres moments de musique. L’intimité de ces « salons » sera un moyen de créer de nouvelles relations entre interprètes et auditeurs.

Cinéma, arts plastiques, danse et même œnologie : nombreuses seront les disciplines qui éclaireront la musique pour cette édition.